Jadis on disait "Gros connard", à présent, on dit "pervers manipulateur".

Oui, je sais, je ne m'exprime pas très bien, mais c'est comme ça les artistes, que voulez vous.....

  Je dis celà, parce que le sujet, "pervers manipulateur", a le vent en poupe, alors, je ne voudrai surtout pas que l'on croie, que ce soit une catégorie, qui est apparue accidentellement, comme ça, un beau matin, comme une forme de génération spontanée....

Alors, que tant d’espèces animales sont menacées, et bien non, avant, on les appelait simplement autrement.

 Je vous fais un copié collé.

Selon Laurent Schmitt, dans une société matérialiste, en panne d'idéaux, seule compte la valorisation de soi.

On considère généralement le narcissisme exacerbé comme un travers assez bénin. Pourquoi estimez-vous, au contraire, qu'il est devenu un problème pour la vie en société?

 Pour ceux qui n'ont aucune notion de psychologie, c’est simplement une activité, assez amusante, qui consiste à planter des bulbes odorants, pour se préparer un joli printemps.

  Pour  ceux, qui eux, connaissent, qui ont quelques notions de psychologie le narcissisme, à une connotation péjorative.

 Je trouve cela fort regrettable, qu’il en soit ainsi, pour la simple raison, que précisément, quand il s’agit du « bon égocentrisme », celui, que vous mettez un grand soin à décrire, plus bas, c’est au contraire, quelque chose de tout à fait salutaire.

  Il arrive que dans certaines familles castratrices, notamment, le fait, qu’un enfant, ait un goût prononcé, pour l’exhibitionnisme,  (je ne parle pas de pathologie, soyons clairs) est très mal perçu….

   Le milieu, dans lequel on évolue, notamment, en est généralement la cause, et je connais ce problème, bien mieux que personne.

  Quand au problème, qu’il pose, dans notre société, je pense, moi, qu’il n’est pas plus présent, aujourd’hui, qu’avant, contrairement à ce qui est dit, mais  que jadis, cette domination machiste, se cotonnait au sein des foyers, et les séparations, et d  les divorces, étant beaucoup moins facile, bon nombre de femmes, étaient réellement très malheureuse, et souffraient le martyre, sans a voir quasiment la moindre chance de s’en sortir, compte tenu du fait, que de fuir, pour sauver sa peau, impliquait, une lutte avant tout, relative, au statut social, ou si vous préférez « le qu’en dira t’on ».

  Aujourd’hui, au contraire, le fait, que les séparations, et les divorces, soient plus aisés (je n’ai pas dit, trop facile, contrairement, à ce que certains aimeraient, je le sais), rend la position, d’un PN ? infiniment plus difficile, puisque ouvrant, un simple journal, chez son coiffeur, à plus forte raison, avec internet, elle arrive au bout d’un moment, à s’apercevoir, du véritable problème, qui est le sien….

Jadis, un homme, qui humiliait son épouse, qui était femme au foyer, dormait, sur ses deux oreilles, sans courir le moindre risque d’être inquiété, à plus forte raison, s’il avait eu la sagesse, de ne pratiquer, que par le verbe, et de ne jamais avoir levé la main, sur son épouse.
Aujourd’hui, il en est tout autrement.


  Parce que je constate, ces dernières années - et je suis loin d'être le seul médecin dans ce cas -, que de plus en plus de patients souffrent d'un mal-être lié à des problèmes relationnels.

 Ils vivent avec ou côtoient des personnes méprisantes, aux ego surdimensionnés, qui les disqualifient, les dédaignent ou les nient, ce qui entame énormément leur estime de soi.

 Le besoin d'être entendu, reconnu, et la souffrance de ne pas l'être s'expriment de plus en plus fortement.

Oui, j’entends fort bien, c’est parfaitement exact.

   Une des raisons réside dans le fait, que une personne qui souffre, à  a pour première position, d’incriminer, l’autre…. Parce que c’est bien connu, quand il y a un probleme, de quelque nature que ce soit, c’est soit l’autre, soit la collectivité, ou bien la faute au gouvernement aussi, quia le dos bien large.

Comment définissez-vous l'ego ?

Dans le langage commun, le terme exprime l'orgueil, la fierté, une vision de soi-même un peu exacerbée. Au sens psychologique, il signifie le moi, notre manière d'être au monde, notre personnalité, de même que notre capacité de maîtriser nos impulsions, tout en faisant preuve de sollicitude, d'empathie, de bienveillance. L'ego est notre texture et la conscience que nous avons de nous-mêmes.

En quoi se différencie-t-il du narcissisme ?

 Le narcissisme est l'une des composantes de l'ego. Lorsqu'elle est hypertrophiée, on parle d'hypernarcissisme. Il y a le narcissisme primaire, qui nous permet de nous "reconnaître" dans notre globalité de personne, et le secondaire, celui de notre caractère, qui nous met en relation avec les autres. Les personnalités hypernarcissiques préservent leur équilibre psychologique grâce au cadre social qui les gratifie et à l'estime qu'elles suscitent dans un premier temps. Mais, lorsque ces conditions ne sont plus réunies, à la suite d'une rupture sentimentale ou d'une maladie par exemple, elles peuvent, elles aussi, s'effondrer.

  Oui, je suis parfaitement d’accord avec ces définitions.

 C’est un problème notamment justement, quand ces personnes, occupent des postes à responsabilité, ou sont célèbres, parce que l’image, qu’ils ou elles, renvoient, modifient, la perception, qu’ils ou elles ont, d’eux, et ça peut effectivement, mal évoluer.

 Mais si cette personne, a eu le flair, et l’intelligence, de précisément, savoir faire taire son ego, dans sa vie privée et de mener une vie somme toute, cohérente, et je dirai « normale »,  ces dérives alors, ne risquent pas particulièrement de se produire.

 Je précise que je parle là, du coté célèbre, ou de la starisation, « sur le long terme », mais il en est de même, avec des personnes, qui occupent des postes, importants, au sein de n’importe quelle entreprise, qui peut se comporter, de façon parfaitement despotique, vis-à-vis de ses subalternes, le problème est donc, absolument identique.

Existe-t-il un bon et un mauvais narcissisme ?

Tout individu a besoin d'éprouver une bonne estime de soi, de pouvoir s'affirmer et entreprendre, de croire en ses talents, d'être autonome... C'est ce qu'Aristote nomme "le bon égoïsme", philautia, dans Ethique à Nicomaque. Il s'agit de la forme minime, presque "physiologique", du narcissisme ; celle que les parents doivent transmettre à leurs enfants pour que ces derniers se perçoivent comme des êtres humains de qualité.

  Oui, là, encore, je suis parfaitement d’accord, c’est celle qui doit être réparée, et qui est la base même de toute construction psychologique de l’enfant, au fur et à mesure, de son développement psychique, et qui est si difficile et fastidieuse à réparer, plus tard, quand les blessures, ont généré des accidents, type dépression, ou n’importe quelle autre pathologie mentale.etc…..

  L’estime de soit, celle, qui est abordée, là, est en fait, l’ossature vraie, d’un véritable équilibre psychologique.

Et puis il y a les troubles du narcissisme : soit la personne a une vision trop dégradée d'elle-même parce qu'elle a été soumise à des exigences excessives ou a été méprisée en permanence ; soit, au contraire, elle se considère comme grandiose et exceptionnelle, ce qui peut être une manière de surcompenser toute une série de fissures, comme le fait d'avoir été le moins aimé dans une fratrie ou d'avoir dû composer avec un handicap physique, à l'exemple de Talleyrand, affligé d'un pied bot.

Les hypernarcissiques sont-ils toxiques ?

Oui, et même énormément dans certains cas. Comme ils ont d'eux-mêmes une vision sans limites, qu'ils manquent d'empathie et sont souvent dans la compétition permanente, ils induisent autour d'eux toute une série d'affects, qui vont de l'admiration à l'humiliation, en passant par le sentiment d'injustice. La personne qui se trouve face à un hypernarcissique finit toujours par se poser la question : est-ce que j'existe pour lui ? Est-ce qu'il me manipule, est-ce qu'il veut me rabaisser ? Cet effet corrosif peut mener certaines personnes, plus fragiles, au suicide.

Oui, il n’y a rien à rajouter, effectivement, on appelle ça, aussi, le harcèlement, qui peut prendre des formes, extrêmement perverses.

Provoquent-ils ces sentiments de manière délibérée ?

  Dans le cas des pervers narcissiques, qui appliquent une stratégie pour blesser l'autre, oui. Mais ce n'est généralement pas l'intention de l'hypernarcissique. Celui-ci veut "juste" dominer autrui, être le premier. L'une de mes patientes, par exemple, était mariée à un petit chef d'entreprise qui la rabaissait en permanence en lui disant : "Tu n'existes que par moi, c'est moi qui t'ai donné un métier, etc." La démarche n'était pas perverse au sens propre, puisque le mari jouait cartes sur table. Le pervers, lui, commence par séduire, modifie ensuite sa stratégie, pour finir par disqualifier l'autre et le réduire à néant.

  Pour ma part  selon mes observations, je pense moi, que bien plus souvent qu’on ne le croit, il est parfaitement conscient, de ce qu’il fait, et des dégâts, qu’il occasionne. Il jouit littéralement en éprouvant, une forme de domination de l’autre.
  En règle générale, ce qui lui plait avant tout, c’est le pouvoir… Ainsi,  en tenant à sa victime, un discours, sur l’insécurité, sur la fragilité de sa psychologie, etc, il se rend indispensable, de telle sorte, qu’il ait « la main mise », sur sa victime, qui au bout d’un certain temps, commence à douter d’elle même.

J’ai eu affaire, un temps, quand j’étais do, dans ma famille à un homme , qui était un PN… (ça n’était ni mon amoureux, ni mon petit ami)…

   Je faisais la route, avec un MOBIX, pour travailler, dans un magasin de fruits et légumes, entre chez mes parents, et le magasin… Donc, un quart d’heure de route, effectivement, à 21h, du soir, en plein été.

   Pour lui, il était impératif, qu’il me fasse passer le message, que de faire la route, seule, sur mon petit engin, était irresponsable, et dangereux….. Moi, c’était mon premier job, je n’avais que 17 ans, j’étais super fière d’avoir ce travail,  et du haut de mes 17 ans, j’avais parfaitement compris, et analysé à qui j’avais affaire.

Que se passe-t-il lorsque ce genre de personnage est votre collègue de bureau ou votre patron ?

Il cherche à briller aux dépens des autres, à s'attirer les mérites de toute action, à supplanter les autres membres de son équipe. L'hypernarcissique méprise souvent ses égaux pour ne fréquenter que ceux qui peuvent l'aider ou lui servir de marchepied dans sa carrière. Il peut être la cause, surtout lorsqu'il est en position de supériorité, de troubles liés au stress, comme les douleurs gastriques, les maux de tête, les douleurs musculaires...

Ces personnalités à l'ego boursouflé sont-elles conscientes de leur nuisance?
Non, car à aucun moment elles n'ont en elles une petite voix qui leur dit : "Là, c'est trop." Elles justifient leur ego par leur intelligence, leurs capacités ; il est rarissime qu'elles viennent demander des soins.

Ha, voilà, un discours, parfaitement interpellant, pour un psy…

Et oui, ainsi, le fait, de ne pas revenir frapper à la porte du psy, justifierait il parfaitement qu’ils soient incapables de se remettre en cause ……

Et bien….
Et que faite vous donc de la lâcheté, qui empêche précisément de le faire et de se remettre en cause justement ?

   Il est au contraire je crois tout à fait courant qu’ils soient conscients du problème, mais que j le fait, de clancher la porte s du psy, leur paraisse absolument inconcevable, pour des raisons de …… "qu’en dira t’on" !


   Par contre, j’ai une bonne nouvelle, pour les PN ,qui viennent lire cet article, c’est que moi, contrairement aux psys, je suis beaucoup plus optimistes que ça !